L'exposition dévoile une vingtaine de chefs d'oeuvres dont une chaise laquée de Christian Liaigre (1982) rééditée par Philippe Hurel, un lampadaire en laiton de Pierre Guariche (1951) chez Sammode, la banquette en roto moulage de Roger Tallon restituée par le savoir-faire d'Eurosit, ou encore le célèbre bureau CM141 de Pierre Paulin rebaptisé Tanis chez Ligne Roset... dans une mise en scène rétro-futuriste de la star montante de l'architecture d'intérieur, Pauline Leprince.
Les maisons d'édition de design dans le « temps long »
L'exposition RÉSURGENCES explore ce phénomène croissant de la réédition, tendance récente du marché, illustrée par une sélection de plus d'une vingtaine de pièces ressorties par des éditeurs et maisons engagés dans la redécouverte du design français et la préservation de sa haute qualité.
Ces rééditions participent à l'émergence d'un design de temps long, ancré dans une histoire vivante et dans un dialogue fécond avec la création contemporaine. Elles incarnent ce que Jean-Paul Bath, directeur de l'association Le FRENCH DESIGN, nomme le « Design Lyrique » : la définition inimitable d'un art de vivre à la française, d'un art de designer à la française, auréolé d'élégance, irrigué de poésie, de sensibilité et conforté de savoir-faire inouïs.
C'est également l'occasion de mettre en lumière les talents fabuleux de fabricants, la renommée d'éditeurs dignes de rallumer ces flambeaux du patrimoine créatif français du XXe siècle. Parmi eux, on retrouvera Alki, Cinna, Duvivier Canapés, Ecart International, Edition Serge Mouille, Eurosit, Fermob, Ligne Roset, Maison Leleu, Mobilier national, Philippe Hurel, Pierre Frey, RDAI, Rinck, Sammode, Source Édition, ou The invisible Collection.
Un patrimoine vivant, ravivé
La tendance de la réédition de pièces de design iconiques s'est récemment ancrée dans l'édition française. Des chefs-d'oeuvre du design du XXe siècle connaissent une renaissance à l'initiative de grandes maisons ou celle d'éditeurs plus confidentiels. Une démarche qui révèle l'exceptionnel savoir-faire de ces entreprises, pérennise leur légitimité et prolonge leur propre histoire en les inscrivant dans le champ des pièces d'exception. L'action du Mobilier national s'inscrit également dans cette dynamique en scellant des partenariats avec des éditeurs français, marquant ainsi une nouvelle étape pour promouvoir le travail de son Atelier de Recherche et de Création.
Les pièces exposées portent les signatures de Félix Aubiet, Néstor Basterretxea, René-Jean Caillette, Pierre Chareau, Turenne Chevallereau, Élise Djo-Bourgeois, Rena Dumas, Jean-Michel Frank, Pierre Guariche, Philippe Hurel, Jules Leleu, Christian Liaigre, Joseph-André Motte, Serge Mouille, Pierre Paulin ou Roger Tal Ion.
Autant de figures majeures qui témoignent de la richesse esthétique, technique et culturelle du design français du XXe siècle, ainsi que de son rayonnement international. Si le design est par nature tourné vers l'avenir, il s'inscrit aussi dans une mémoire collective riche de formes, de gestes et de styles. Comme on restaure un film culte, c'est faire parler à nouveau des pièces essentielles, souvent nimbées d'une aura mythique.
Pauline Leprince, scénographe de la mémoire du futur
Architecte et scénographe réputée pour son goût du minimalisme et la justesse de ses choix, Pauline Leprince conçoit ici un univers sensible et cinématographique. « Cette scénographie est un hommage à la vitalité du design français, à sa capacité à se réinventer sans se renier. Un design de tension, d'écoute, de lumière », en collaboration avec le compositeur Brice Davoli et les maisons Philippe Hurel et Pierre Frey.
Le vernissage de l'exposition aura lieu le 8 octobre, de 18h à 22h :