AGENCEUR ET FABRICANT SUR-MESURE : Oeuvrer de concert pour éviter les doublons
Qui fait quoi sur un projet hôtelier ? Il est primordial de clarifier les missions de chacun le plus en amont possible du début d’un chantier. Surtout que la frontière peut être mince, notamment entre le travail d’un agenceur et celui d’un fabricant de mobilier sur-mesure. Martin Bretécher, fondateur de l’agence Holdon et co-fondateur de Figurz, ainsi que Thomas Garmier, président de The Great Hospitality, en sont conscients. Ils prônent davantage de pédagogie, une meilleure écoute des attentes de chacun, « car on ne réussit pas un chantier juste avec un tableau Excel », souligne Thomas Garmier. Quant à Martin Bretécher, il rappelle qu’avant toute chose, « il faut comprendre le contexte dans lequel on arrive ». Et ce même si les donneurs d’ordres sont de plus en plus pressés. « Cela prend du temps d’être bon », explique encore le fondateur d’Holdon, qui prône du mobilier « durable et réparable ». Enfin, pour Max Flageollet, président du groupement Contract & Agencement de l’Ameublement français, « il faut créer une cohérence entre projet et produits, mais aussi se dire les choses pour progresser ensemble ».
Voir le replay >
BUREAU ET HÔTEL : S’inspirer de l’un pour repenser l’autre
Depuis la crise sanitaire et la généralisation du télétravail, le bureau adopte les codes de l’hôtellerie de luxe et vice-versa. Un phénomène qui s’accélère. Et pour cause : selon la 11e édition du Baromètre Actineo de la qualité de vie au travail – initiative de l’Ameublement français, en partenariat avec Saguez & Partners –, 54% de la GenZ disent souvent s’ennuyer au travail et avoir besoin d’espaces variés (26%), amusants et ludiques (19%) ou dédiés à l’art et à la culture (14%). Quant aux services (cafétaria, blanchisserie, crèche, garderie pour animaux…), 47% des actifs y voient un avantage clé et 24% de la GenZ en font une raison de venir au bureau. Conséquence : l’architecte Vincent Eschalier imagine et réalise des bureaux avec restaurant, food court, salle de sport, salle de jeux d’arcade, terrain de basket… mais aussi avec des pièces de mobilier conçues à partir des déchets de ses précédents chantiers. Quant à Florian Bitker, directeur général du groupe Drawing Hotels Collection, il fait « disparaître » le bureau de la chambre, « car 80% des clients descendent dans nos espaces modulables du rez-de-chaussée, dotés d’une offre de restauration ». Enfin, Nathalie Menardais, directrice marketing de Sokoa, fabricant de mobilier de bureau, reconnaît que « les lignes des assises ergonomiques s’adoucissent pour convenir à des univers hybrides ».
Voir le replay >
PLACE DE L’ARCHITECTE D’INTÉRIEUR : Prendre la main pour préserver l’esprit d’un projet
Pas facile, pour un architecte d’intérieur, de garder la main sur un projet où de plus en plus d’intervenants ont désormais leur mot à dire. À cela s’ajoute des normes de plus en plus contraignantes et des délais de plus en plus courts. Comment s’en sortir ? Mathieu Dubernat, vice-président Design & Technical Services au sein d’Ennismore Europe, parle d’un « écosystème » où il fait intervenir les 2 studios de design intégrés au groupe hôtelier, mais aussi un architecte d’intérieur et plusieurs consultants. « L’important, ensuite, c’est d’avoir le bon budget, le bon planning, un chef d’orchestre qui pilote le projet et d’instaurer une matrice de responsabilité », dit-il. « À nous aussi d’être malins », ajoute Céline Moscheni-Tournaire, fondatrice et présidente de l’agence MOHA. Elle suggère de « mixer » le sur-mesure, le mobilier sur catalogue et les objets chinés, ou encore « d’œuvrer avec un fabricant et se caler sur son univers ». Avis partagé par Claire Mabon, senior design director chez Pierre-Yves Rochon : « Restons créatifs et travaillons main dans la main avec les artisans. »
Voir le replay >
NORMES ET RÈGLEMENTATIONS AU FEU : Tout savoir pour faire les bons choix
Le saviez-vous ? Dans une chambre d’hôtel – lieu privé par définition –, la réglementation incendie ne s’applique pas tout comme pour le mobilier facilement déplaçable dans les parties communes ! C’est Clémence Voisin, responsable technique laboratoire au sein du FCBA, qui le rappelle. Avec Jessica Verdié, responsable commercial prescription chez Alki, et Sylvain Corbel, responsable qualité sécurité environnement à l'Ameublement français, ils maîtrisent normes et règlementations liées au feu dans le secteur contract. Par ailleurs, l’Ameublement français publiera, en 2026, un guide pour tout savoir de ces normes et règlementations, qui diffèrent d’un pays à un autre.
Voir le replay >
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE : L’apprivoiser sans perdre en créativité
Deux visions de l’IA et deux façons de l’adopter. La première avec Nathalie Rozencwajg, fondatrice de l’agence NAME Architecture. La seconde avec Ramy Fischler, designer et fondateur de RF Studio. Pour Nathalie Rozencwajg, l’IA est devenue un outil de plus – notamment pour générer des images –, qu’elle accompagne du développement d’un agent IA : « On lui définit un cadre, il répond aux sollicitations et plus il s’entraine, meilleur il devient. » Ramy Fischler, pour sa part, perçoit l’IA comme une façon d’améliorer des méthodes déjà mises en place depuis plusieurs années. Il parle d’un « patrimoine culturel, intellectuel et esthétique à préserver ». Son outil intelligent, baptisé « Mémoire vive », a collecté données, informations, textes, matières, rendus… issus de tous les projets et travaux de RF Studio. Un corpus commun pour une IA « fermée », où Ramy Fischler et ses équipes peuvent puiser « pour éviter de refaire le déjà fait par le studio ». Ce que Nathalie Rozencwajg attend aujourd’hui de ses fournisseurs ? « Une réflexion sur la présence de leurs produits dans l’open-space de l’IA. » Quant à la réflexion collective que Ramy Fischler tend à insuffler, elle repose sur cette question : « Comment l’IA peut-elle devenir un outil de distinction créative et pas juste un outil d’efficacité ? »
Voir le replay >
VINTAGE VS MODERNE : Mixer les deux pour sortir du rang
Vintage et moderne s’opposent-ils dans l’hôtellerie ? Catherine Duvot-Cohen, directrice générale du groupe Inwood Hotels, préfère mixer les deux. L’architecte d'intérieur Marie Deroudilhe, quant à elle, cultive « un minimalisme généreux », où elle allie « démarche contemporaine » et « utilisation ponctuelle du vintage ». Côté fabricants de mobilier, on s’interroge : la réédition relève-t-elle du vintage ? « Rien ne remplace la patine du temps », répond Marie Deroudilhe. Max Flageollet, directeur de Ligne Roset Contract, nuance : « Pour le client final, la réédition, c’est vintage. Mais ce n’est pas parce que l’on fait de la réédition que l’on abandonne le moderne. » Avis partagé par Philippe Courtois, directeur général de la maison Philippe Hurel, qui s’apprête à rééditer des pièces créées par l’architecte André Arbus, à la demande du Mobilier National. Enfin, pour ses projets hôteliers à venir, Catherine Duvot-Cohen pourrait opter pour le réemploi de l’existant. Une autre idée de la touche vintage.
Voir le replay >
HÔTELLERIE DE PLEIN AIR : Miser sur la vie au vert et sa montée en gamme
Avec 141 millions de nuitées en 2024, le marché de l’hôtellerie de plein air se porte bien en France. Autre spécificité : sa montée en gamme. Emmanuel de la Bédoyère, co-fondateur de Coucoo Cabanes, le confirme avec « de plus en plus de confort, le développement des services, une offre F&B… » Côté mobilier, Arnaud Berthereau, designer et architecte d'intérieur, co-fondateur du Studio Briand & Berthereau, témoigne aussi d’une premiumisation du secteur : « Dans le cadre d’une réflexion que nous menons sur un cabanon, nous avons sollicité Ligne Roset Contract pour avoir un regard sur du mobilier en bois brut et des textiles capables de résister aux intempéries, le tout dans une logique de durabilité. » Marie Carcassonne, fondatrice et CEO de l’agence Dynamo, acquiesce à la préservation de l’environnement naturel : « Dans l’hôtellerie de plein air, il faut privilégier le local, le léger, le durable. »
Voir le replay >